"Nil Satis Nisi Optimum"
Champions : U15: 1999, 2000, 2001, 2005, 2006, 2007, 2008, 2013, 2018 // U17: 2000, 2002, 2005, 2010, 2011, 2014, 2017 // U20: 2004, 2006, 2009, 2011, 2013, 2015, 2017, 2019 ...

Depuis l’année 2002, le Club de Hockey Amateur de Rouen a fait le choix de retirer le numéro 10 de l’ensemble de ses jeux de maillot. Plus aucun Dragon du CHAR quelle que soit la catégorie ne portera ce numéro de maillot. L’histoire d’un club est jalonnée de joie avec la victoire, de larmes dans la défaite, des émotions sans pareilles propres au monde du sport mais malheureusement, il arrive également qu’au-delà du sport, des drames se nouent et marquent pour l’éternité l’histoire d’un club. Le jeudi 28 mars 2002, un de nos Dragons, Romain Montagnac ne s’est pas réveillé et ne se réveillera plus jamais. 


Au-delà de l’indescriptible drame qui marquera l’ensemble de cette génération et le CHAR, le club choisira de lui rendre hommage pour l’éternité en retirant le numéro du maillot qu’il portait, le numéro 10. Romain est né le 15 février 1985 au Havre. C’est d’ailleurs dans la patinoire de la Porte Océane qu’il donna ses premiers coups de patin à l’âge de 6 ans. Partie intégrante de toute une génération de talentueux havrais, les Nicolas Besch, Geoffroy Augereau et autre Julien Tillou qui prendront l’autoroute vers la ville aux cent clochers, Romain Montagnac débarqua sur l’Ile Lacroix en 2000 pour intégrer à l’époque l’équipe U16 (minime) rouennaise. Une première année courageuse faite d’allers-retours entre Le Havre et Rouen avant de se poser dans un appartement sur l’Ile Lacroix pour intégrer les entrainements du sport-étude et le légendaire lycée Val de Seine au Grand-Quevilly. 


Brillant scolairement avec des habiletés certaines pour les maths et la physique, très loin du cliché de base véhiculé par les hockeyeurs en général, c’est surtout par sa bienveillance qu’il se fera adopté sans restriction par ses coéquipiers et ses « camarades de classes » C’est un euphémisme de dire qu’il était apprécié par tous ce qui lui vaudra d’ailleurs le surnom de « bon vieux contiaman » Vans aux pieds, sac en bandoulière, blouson avec le logo du club fièrement porté, c’est au rythme du « punk californien » et d’Offspring qu’il traversera ses premiers mois rouennais avec toujours à l’esprit de s’imposer sur la glace jaune et noir. Une détermination sans faille qu’il mettra avec humilité au service du club en apportant grandement sa pierre à l’édifice du titre minime 2001, le troisième de l’histoire du club. Calme dans le jeu, inspiré, c’est à l’aile du premier bloc rouennais qu’il mettra en évidence ses talents de buteur aux côtés de deux rouennais, Alexandre « Bouli » Lefebvre et Tristan Lemoine. Un trio de choc composé par la légende du CHAR, l’inimitable entraîneur Peter Almasy, « parfois bougon » qui au moment de remettre son premier bloc sur la glace vociférait « Bouli, Tristan, Romain Montagnac » Le surnom, le prénom et le nom complet du Peter dans le texte. Inimitable. 


C’est au sein de l’équipe cadet U18 que Romain Montagnac entamera sa deuxième année à Rouen avec comme coéquipiers de ligne deux Dragons du Sud-Ouest, Adrien Dufournet et Gautier Lafrancesca. Toujours avec sa spéciale « genou droit sur la glace pour attraper la lucarne droite côté mitaine, le buteur fera à nouveau beaucoup de dégâts avec ses coéquipiers au sein des défenses adverses. Ça jouait vite, vraiment très vite et cette saison 2001-2002, les Dragons iront chercher le titre cadet lors du carré final à Grenoble. Trois matchs, trois victoires face à Anglet, Megève et Amiens… Mais sans Romain. Tout le monde au club savait qu’il avait dû subir une opération à Bordeaux pour une malformation cardiaque, tout le monde pensait que ses soucis de santé étaient désormais derrière lui… Tout le monde sauf la fatalité qui frappera dans la nuit du 27 au 28 mars 2002. A quelques jours de débuter les play-offs, Romain ne se réveillera pas et laissera le Dragon, empreint de douleur mais fier d’avoir pu apporter sa modeste contribution à l’épanouissement d’un « gamin du club » qui laissera une trace indélébile au club pour l’éternité.


Un grand merci à Marc Pihan, ancien Dragon pour sa collaboration à la rédaction de cet article.



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